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“Un outil compétitif et de bonnes conditions de travail !”

Xavier Lavedeau a réfléchi avec la Caahmro à chaque détail de son nouvel abri, pour que les tablettes de culture s'y adaptent parfaitement, mais aussi pour que le travail, l'irrigation ou les câblages soient optimisés.

Xavier Lavedeau, membre de Cerdys depuis bientôt deux ans, installé à Saint-Denis-en-Val, dans le Loir et, vient de construire une nouvelle serre. La logistique, le conditionnement, l'arrosage, les conditions de travail... Tout a été minutieusement réfléchi.

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Il y pensait depuis longtemps. Finalement, avec un an et demi de retard dû à des complications administratives ainsi que des problèmes techniques, le projet de Xavier Lavedeau est sorti de terre au mois de janvier. À Saint-Denis-en-Val, dans le Loiret, à côté du site de production de plantes grimpantes, il a construit une serre pour stocker les plantes finies et préparer les commandes. « Après le défrichage du champ début août, le montage aurait dû débuter. Malheureusement, le monteur s'est désisté, la Caahmro, la coopérative de matériel horticole avec laquelle nous travaillons habituellement, a dû embaucher deux personnes pour superviser et épauler une autre équipe de montage. Même si nous avons pris du retard, l'essentiel est d'avoir un outil compétitif, opérationnel pour le printemps, et de bonnes conditions de travail », souligne Xavier Lavedeau.

L'entreprise se divise en trois zones d'activité : multiplication, rempotage-culture, et stockage-commande. Environ 80 % des plantes finies sont acheminées dans la nouvelle serre de 7 500 m². Pour passer d'une zone à une autre, pas besoin de charger et de décharger les pots. Dès le rempotage, les plantes grimpantes sont placées sur des tablettes, d'une contenance de 250 à 400 plantes selon le volume (2 ou 3 l). Celles-ci sont déplacées avec des remorques tirées par des micros-tracteurs, de la zone de rempotage vers les serres pour l'hiver. Ensuite, les plantes sont distancées sur des planches extérieures.

À l'automne, les végétaux sont repris et acheminés sur des tablettes vers la zone de préparation de commandes. « Nous utilisons la technique des tablettes depuis six ans, et nous en achetons régulièrement. Nous en possédons plus de 540 et pourtant, nous sommes constamment en train d'en chercher des libres », explique Xavier Lavedeau. Lorsqu'en 2005, le pépiniériste réfléchit à la mise en place des tablettes, Philippe Vaginay, commercial à la Caahmro, lui propose de mesurer toutes ses serres pour que le nouvel équipement s'adapte à l'ensemble. Xavier Lavedeau opte pour des dimensions de 1,5 m de large sur 4,10 m de long. « Au fil du temps, l'usage des tablettes a changé. Au début, c'était pour l'hivernage. Aujourd'hui, nous les utilisons pour tout, pour préparer les commandes, voire pour faire des sélections d'assortiments de différentes variétés pour nos clients. »

Logiquement, la réalisation de la nouvelle serre repose sur le concept des tablettes. Six chapelles composent la serre, divisée par deux allées bétonnées, soient dix-huit zones au total. Une trentaine de mètres séparent les allées. Les accès ont été décaissés pour de meilleures conditions de travail, comme l'explique Xavier Lavedeau. « Le salarié positionne des tubes perpendiculaires à la tablette. Celle-ci, en hauteur sur le tracteur, glisse doucement sur les tubes. Avec un peu d'élan, le salarié la fait ensuite rouler dans la zone de culture. » Avec ce système, la tablette, qui pèse entre 500 et 700 kg, est facilement manipulable.

Sous le grand hall de la serre, couvert d'un film type bâche camion côté ciel et film blanc côté intérieur, dans un bureau, trois personnes réceptionnent, saisissent les commandes et établissent les bons de préparation. Les étiquettes et les chromos sont déposés dans une « gamelle », récupérée par une équipe de deux personnes qui prépare la commande en effectuant un circuit dans la serre dans un seul sens. Les plantes sont toujours rangées au même endroit et le bon de préparation est classé par ordre de rangement. Une deuxième équipe s'occupe de rassembler les plantes qui se trouvent en dehors de la nouvelle serre, l'équivalent de 20 % de la commande. Le tout est regroupé sur une palette qui est filmée et positionnée à côté des deux quais de chargement, prête à partir. « Beaucoup d'énergie est économisée grâce à cette organisation. Lors de la conception du projet, le gain de temps était estimé entre 10 et 15 % pour chaque préparation de commande », ajoute Xavier Lavedeau.

Toujours dans le hall, une chaîne de travail de 30 m de long permet de rempoter, de travailler les plantes ou de poser des chromos à hauteur d'homme. Dix à douze personnes peuvent y travailler. La tablette est positionnée sur « un monte-charge », qui grâce à une pompe à main hydraulique la hisse à 60 cm de haut. Fini le mal de dos ! En pépinière, le taux de rotation n'est pas suffisamment élevé pour automatiser cette technique. L'investissement de la chaîne de travail coûte moins de 20 000 euros.

Autre élément réfléchi, l'arrosage. Xavier Lavedeau, sur les conseils de Philippe Vaginay et de Nicolas Rzepka (responsables techniques Caahmro), a opté pour un chariot d'irrigation CMF à doubles-rails. Avec ses dix buses de chaque côté, ce système permet de n'arroser qu'une moitié des chapelles si nécessaire. Les doubles-rails évitent le balancement du matériel. Une poutre en aluminium est utilisée comme potence du chariot et protège les câbles passés à l'intérieur. Programmable et sectorisé, le chariot irrigue toute la serre à 1,80 m de haut, une adaptation pour les plantes grimpantes. Un système de clapets modulables coupe l'eau lorsque le chariot passe au-dessus des allées bétonnées. « Ce matériel permet une grande régularité dans l'arrosage et une maintenance simple. Si une buse est bouchée, on le voit immédiatement. Le seul inconvénient est la perte de place, d'environ 80 cm, à une extrémité de la serre. Ce type d'investissement, 64 000 euros pour six chapelles, est rentable pour une longueur supérieure à 50 m. Sur 100 m de long comme ici, le chariot est rapidement rentabilisé », résume Philippe Vaginay.

La fonctionnalité du bâtiment se cache également dans les détails. Il a été pensé comme un bâtiment industriel : les câbles sont protégés, les quais de chargement sont réglables, les eaux de la toiture, celles des quais et le trop-plein de l'irrigation sont récupérées dans une cuve extérieure. Une arrivée de gaz a été prévue mais les grands volumes de la serre ventilent suffisamment les plantes.

À l'intérieur, les salariés se déplacent à l'aide de « Gator », des véhicules électriques, silencieux. « La serre et tous les équipements m'ont coûté 800 000 euros, mais je sais que c'est un investissement pérenne, adapté à notre production. Il sera rentabilisé entre huit et douze ans, selon les produits. La période d'adaptation passée, les salariés profitent des améliorations, en musique ! », conclut Xavier Lavedeau.

Aude Richard

Pour mettre en place une tablette, une personne positionne des tubes perpendiculairement à celle-ci. En hauteur sur le tracteur, la tablette glisse doucement sur les tubes. Avec un peu d'élan, elle roule dans la zone de culture.

Les commandes sont préparées en suivant un circuit dans la serre, dans un seul sens. Les plantes sont toujours rangées au même endroit et les bons de préparation réalisés dans l'ordre.

Dans le hall, les commandes sont regroupées, filmées et préparées pour l'expédition.

Au-dessus des cultures, le chariot d'irrigation permet d'arroser les chapelles par moitié. Dessous, les plantes sont cultivées dans les tablettes, qu'elles ne quitteront qu'au moment de la préparation de la commande.

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